Voyage au Népal, le récit d’Edwige
Edwige, chef de projet chez Amplitudes Groupes, nous raconte son voyage au Népal. Elle y a accompagné un groupe de 11 participants autour d’un voyage réalisé en partenariat avec GEO Magazine.. Récit et impressions d’un périple spirituel et culturel au pied des montagnes d’un pays à un tournant de son histoire…
Peux-tu nous raconter ton périple ?
Jours 1, 2 et 3 | Katmandou et ses environs
Arrivés la veille au soir à Katmandou, la première journée a été pour nous l’occasion de commencer la visite de Katmandou. C’est une ville grouillante de vie avec des gens en saris, des singes passant sur les câbles électriques… Le climat y est également surprenant car la présence de l’Himalaya laisse à supposer des températures assez fraîches or elles sont plutôt tropicales ! Pendant ces trois jours, nous avons notamment visité le stupa de Bodnath, le plus connu du Népal avec ses beaux rubans à prières. Il a été très bien reconstruit.
Jours 4 et 5 | Pokhara
Nous avons pris le chemin de Pokhara en longeant plusieurs champs où les paysans continuaient de travailler à l’ancienne. Les routes n’étant pas totalement reconstruites, le trajet a duré 8h. Heureusement, nous avions prévu de superbes pauses repas près des rivières. Les montagnes de l’Himalaya grandissaient à mesure que l’on s’approchait de Pokhara. L’arrivée fut néanmoins un choc : imaginez une petite ville et son lac au pied de la chaîne de l’Himalaya avec les sommets à 7000 m d’altitude de l’Annapurna. On se sent de suite plus petit.
Sur Pokhara, nous avons visité le Musée de l’Alpinisme et de la Montagne lequel retrace toutes les conquêtes des alpinistes pour gravir les sommets. Il y avait un petit coin amusant dédié au yéti mais aussi une partie plus sérieuse mentionnant les accidents, la fonte des glaciers, les modifications du paysage népalais suite au réchauffement climatique… C’était vraiment instructif, notre groupe étant plutôt néophyte en alpinisme.
Nous avons fait de nombreuses autres visites ainsi qu’une randonnée sur la ligne de crête. Le panorama était superbe, entre les montagnes et le lac en arrière-plan.
Jours 6, 7, 8, 9 et 10 | Bhaktapur et la vallée de Katmandou
Nous sommes repartis en direction de Katmandou et sa vallée. Nous avons visité plusieurs temples et monastères et assisté à des cérémonies religieuses. C’était vraiment l’étape la plus pittoresque du voyage, nous étions totalement immergés dans la spiritualité et les traditions népalaises.
Le Népal a souffert du séisme de 2015, où en est la reconstruction aujourd’hui ?
A Katmandou, quasiment tout a été reconstruit. Grâce à l’aide internationale, il n’y a quasiment plus aucune trace du tremblement de terre. Seuls quelques endroits sont encore abîmés. La plupart des temples et des palais n’avaient pas de plan, ils ont été reconstruits en se basant sur des photos, notamment celles faites par les voyageurs. On peut retrouver des morceaux de sculptures, de gravures sur bois et des statuettes dans les jardins autour des palais et des temples. Personne ne sait comment les replacer… Pour les villages alentour, la reconstruction est en cours et tout sera achevé d’ici deux ans. C’est pourquoi il est important de s’y rendre afin d’aider le pays à repartir.
Il faut savoir que le Népal est actuellement à un tournant. La reconstruction a permis de moderniser les infrastructures et le pays est en train de trouver un équilibre entre les traditions et le mode de vie occidental. Du coup, on voit de plus en plus de jeunes habillés à l’occidentale, seules les anciennes générations portent encore le bonnet typique, le Topi. Cependant, les jeunes continuent d’être végétariens, de prier chaque matin et de préserver l’agriculture traditionnelle.
A qui conseillerais-tu ce voyage ?
A tout le monde. De plus, parce qu’il évite les randonnées sur les sommets de l’Himalaya, ce circuit ne demande pas de conditions physiques particulières. Les passionnés de spiritualité adoreront, nous avons croisé plusieurs cérémonies impressionnantes. Il y a un proverbe qui circule entre voyageurs au Népal : « tu viens une première fois pour les montagnes, puis tu reviens pour les gens ». Dans notre cas, nous avons fait l’inverse. Nous avons rencontré les gens, la culture et le mode de vie et, maintenant, tout le monde souhaite revenir pour s’approcher des montagnes !
Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la randonnée à Pokhara ?
Les lignes de crête, la petite vallée… C’était les plus beaux paysages de ce voyage au Népal. La randonnée était simple et accessible, tous les participants y ont trouvé leur compte. Nous étions seuls à nous promener sur ce chemin de terre qui traversait de minuscules villages. L’atmosphère était vraiment authentique. Tout le monde en est ressorti fasciné, et les appareils photos ont beaucoup servis ! Les contrastes sont impressionnants : les sommets blancs de l’Himalaya (7000 m) se dressent d’un coup face aux champs jaunes et verts.
Quels hébergements as-tu préféré ?
Nous avions réservé des hébergements haut-de-gamme qui, par-dessus tout, avaient une histoire. Il n’y a eu aucune fausse note. L’hôtel sur Bandipur était plus rustique que les autres mais il dégageait un charme fou. Nous y avons pris le petit-déjeuner avec les montagnes embrumées à l’arrière-plan… Deux autres hôtels m’ont marquée :
- Le premier à Dhulikel : nous étions à flanc de colline, avec une vue incroyable sur les montagnes. Il y avait malheureusement du brouillard, donc nous en avons peu profité, mais le lieu en lui-même était impressionnant. Nous étions logés dans des bungalows, le plus petit mesurait 75m² ! Plusieurs activités y sont possibles. Un matin j’ai d’ailleurs accompagné une cliente qui souhaitait faire une séance de yoga.
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Le second était un hôtel cinq étoiles à Katmandou, un ancien palais avec des chambres très luxueuses, une piscine… Pour le dernier soir, nous avons profité d’un véritable festin avec neuf plats.
Le moment le plus fou de ce voyage ?
À Pokhara, nous avons fait une traversée en barque sur le lac. Quand nous sommes arrivés au temple situé en son centre, il s’y tenait une cérémonie de mariage. Notre guide, en plus de très bien parler français, était un fervent pratiquant. Il a pu nous expliquer toutes les traditions népalaises, des rites aux couleurs des vêtements choisis. Le guide nous a ainsi confié que si tous les convives venaient laver les pieds des époux, c’était afin de leur donner la bénédiction du mariage. C’était un moment très fort et surprenant.
Une scène marquante ?
Dans la vallée de Katmandou, la visite du Monastère de Namo Buddha m’a profondément marquée. Nous sommes arrivés en pleine cérémonie religieuse. Les moines étaient tous vêtus de tenues traditionnelles, avec de grandes coiffes, et ils chantaient au rythme des tambours. La ferveur était tellement forte que nous étions tous figés. J’avais l’impression de revenir des siècles en arrière. Voir et entendre plus de 500 moines chanter ensemble, c’est vraiment une expérience incroyable.
Ce qui t’as surpris ou te surprendra toujours au Népal ?
J’ai vécu une expérience complétement différente de ce que je m’étais imaginée entre ouverture d’esprit, simplicité et authenticité. Les Népalais sont profondément respectueux. Il faut savoir que 4/5 de la population du pays vit à Katmandou. Pour autant, chacun parvient à trouver son espace. Je n’y ai ressenti aucun sentiment d’insécurité et les pièges à touristes sont rares.
Malgré l’évolution du pays, la religion reste très présente de même que les savoir-faire artisanaux comme la poterie, le travail du bois ou encore les bols chantants, des instruments aux sons uniques et profonds.
Enfin, la nourriture était excellente, généralement servie en grande quantité. J’ai adoré les Momo, des raviolis vapeur à la viande ou végétariens, toujours accompagnés d’une sauce épicée. J’en aurais mangé des bols entiers (rires) !
Ce qui va te manquer maintenant que tu es de retour ?
Le Népal fut pour moi une claque culturelle. Il y a de nombreux principes dans leur philosophie de vie que je souhaiterais appliquer. La spiritualité, l’harmonie, les traditions… c’est également ce que les membres du groupe ont retenu. Les népalais ont un rythme de vie ancestral qui les rend calmes et maîtres de leurs émotions. Une belle leçon de vie.