Que visiter dans l’oasis d’AlUla ? Le récit de notre spécialiste Lucile
DOSSIER DU MOIS #Décembre 2024. Le réveil d’AlUla, mirage d’or et d’Histoire. Visiter l’oasis d’AlUla, au nord-ouest de l’Arabie saoudite, notre experte a vécu cette expérience mémorable le mois dernier. Lucile, chef de produit junior chez Amplitudes, vous raconte cette étape de son voyage saoudien, entre merveilles naturelles et secrets séculaires au cœur du désert. Rendez-vous en terre inconnue, à la découverte d’un royaume de splendeurs insoupçonnées…
Peux-tu nous raconter ton périple jour par jour au sein de l’oasis d’AlUla ?
Accompagnée par mes cinq compagnons de route et notre guide, j’ai eu la chance de découvrir AlUla, au cours d’un voyage professionnel en Arabie saoudite. Cette oasis fut une véritable parenthèse enchantée entre Riyad, Jeddah et la mer Rouge. Son charme ancestral, son luxe subtil et la splendeur d’Hegra m’ont profondément marquée.
Jour 1 | Visiter la vieille ville d’AlUla et le désert d’Al-Gharameel
Après un agréable vol depuis la capitale, nous atterrissons à l’aéroport international d’AlUla en début d’après-midi. Entourée par le désert, le décor minéral et mystique m’envoûte déjà. Sur le trajet vers notre hôtel, les paysages défilent, falaises immobiles et sable d’or sur l’ancienne Route de l’encens.
Une fois installés, nous prenons la direction de la vieille ville d’AlUla pour déjeuner au restaurant Pink Camel. Houmous relevés et agrumes gorgés de soleil émoustillent les papilles. S’ensuit une promenade digestive dans l’oasis verdoyante. Fermes en brique de terre et dattiers aux troncs étirés jalonnent le chemin d’argile.
Depuis le Mont Harrat, le panorama sur AlUla est splendide au coucher du soleil. Les falaises se teintent de mauve, les nuages s’empourprent… Le restaurant Okto permet d’admirer ce prodigieux spectacle tout en savourant une délicieuse cuisine au cœur de la péninsule arabique.
La journée se clôture en beauté lors d’un dîner nocturne dans le désert d’Al-Gharameel. Thé sucré, moussaka parfumée et riz moelleux se dégustent dans un cadre unique. La lueur des torches éclaire subrepticement les coussins de soie et les tapis traditionnels. À l’issue du repas, emmitouflés dans une étoffe finement brodée, un conteur nous énonce les mystères de la Voie lactée. Cette nuit-là, les astres ont investi mes rêves…
Jour 2 | Hegra, la petite sœur de Pétra
La journée débute par la découverte d’Hegra, le premier site saoudien inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Creusées dans les falaises de grès à l’époque nabatéenne, les 110 tombes monumentales évoquent celle de la capitale Pétra en Jordanie, fief de l’ancienne dynastie. Deux heures durant, nous arpentons en 4×4, hypnotisés, les façades sculptées sous la lumière ambrée du soleil.
Non loin de là, une halte s’impose au Maraya, un projet unique en son genre. Pareil à un mirage, la salle de spectacle est entièrement ceinte de miroirs, toile de cristal infinie. Frémissement d’or et d’argent, je suis impressionnée par ses jeux de reflets qui incarnent l’avant-gardisme saoudien dans toute sa splendeur.
Cap à présent vers le site archéologique de Jabal Ikmah, une bibliothèque à ciel ouvert aux pétroglyphes millénaires. Savamment écrites sur les formations rocheuses, les mystérieuses inscriptions attestent de la riche histoire de la région. Une artiste saoudienne nous a ensuite initiés à ce précieux savoir-faire. J’ai pu graver mon nom arabe sur une petite pierre, ce qui fait un joli souvenir à ramener chez soi.
Au crépuscule, l’ambiance est décontractée à Jabal AlFil, ou Elephant Rock, une falaise à la forme éponyme. Les jeunes s’amusent dans le sable. Les adultes se détendent sous les pergolas et canapés de lin. J’apprécie cet instant de quiétude, un verre de Lemon Mint à la main, cocktail sans alcool à base de sirop de datte, de menthe et de citron.
Le soir, nous dînons au restaurant Somewhere, une adresse romantique aux lumières tamisées dans la vieille ville d’AlUla. Puis nous flânons dans le quartier artistique d’Al-Jadidah, à la découverte de la culture locale. Dans les ruelles étroites, les femmes saoudiennes exposent leur travail, superbe artisanat d’abayas, de poteries et de bijoux faits main.
Jour 3 | Visiter AlUla en montgolfière, un paysage féérique vu du ciel
Ce matin, réveil à 4h30, pour un vol en montgolfière aux aurores. Je trépigne d’impatience ! À cette heure, l’atmosphère d’AlUla est d’autant plus magnétique. La préparation du ballon est impressionnante à voir. Une fois empli de chaleur, nous sommes prêts à partir. Doucement, la nacelle s’élève dans l’air. La teinte rosée de l’aube inonde le désert dans un silence mystique, quel panorama féérique…
De retour sur la terre ferme, personne n’ose parler, de peur de briser la magie de cette virée dans le ciel d’AlUla. Déjà, notre circuit saoudien se poursuit vers la province de Médine. Une chose est sûre, mon séjour dans l’oasis d’AlUla se conclut en apothéose !
Quelles adresses as-tu testées ?
Je logeais au Shaden Resort, un hôtel 4 étoiles au design épuré et moderne. Ce cocon élégant est idéalement situé pour visiter AlUla, à la confluence de la cité et des merveilles naturelles alentours. J’ai également pu découvrir l’Habitas AlUla et le Banyan Tree, deux palais saoudiens confidentiels nichés dans la mirifique vallée d’Ashar.
Un séjour au Habitas AlUla est enchanteur, retraite édénique cernée d’abruptes falaises. Cet écrin de raffinement offre un large panel d’activités en harmonie avec la nature. Mon esprit d’enfant s’est notamment éveillé lors d’une session trampoline entre les roches escarpées ! Pour de superbes instants lénitifs, un dîner exclusif au milieu du désert fait rêver…
Au Banyan Tree, la nature, somptueuse, s’étend à perte de vue. Les villas, luxueuses et discrètes, se fondent parfaitement dans le paysage minéral. J’ai eu un coup de cœur pour le spa divin et la piscine extérieure, ceinte de parois carmin. Notre visite s’achève au restaurant gastronomique de l’hôtel, le Harrat, à travers une cuisine raffinée et traditionnelle.
L’expérience la plus mémorable de ce séjour dans l’oasis d’AlUla ?
Le vol en montgolfière au petit matin fut une véritable révélation. Je me revois prendre de la hauteur, vers les cieux encore assoupis. Je me souviens de la beauté, du silence éthéré. De l’éclat de l’aube, sous l’égide du resplendissant royaume arabe. Dans ce décor, j’irradiais de bonheur. Pas un bruit, juste le flottement du ballon, le murmure de la brise légère, et beaucoup d’émotions.
Ce qui t’a surpris à AlUla ?
J’ai été étonnée par l’atmosphère si particulière d’AlUla. Dans les venelles mordorées, l’influence nabatéenne s’unit à la vie locale, pêle-mêle ancestral et moderne. Une mélodie s’élève dans l’air, douces assonances de quanoun, envoûtant instrument à cordes du Moyen-Orient. Je chéris ces instants précieux et les conserve près de mon cœur.
Ce qui va te manquer maintenant que tu es de retour ?
J’ai particulièrement été touchée par le silence du désert. Face à cet océan de sable, la nature se rappelle à nous. Si je ferme les yeux, je vois encore les falaises onduler et le ciel s’étirer, à perte de vue. Une virée exclusive dans l’oasis d’AlUla a des charmes secrets, délicieuse quiétude au bout du monde…
D’après toi, pourquoi visiter AlUla ? À qui conseillerais-tu ce voyage en Arabie saoudite à la carte ?
Je conseille l’oasis d’AlUla aux voyageurs en quête d’émerveillement et d’expériences confidentielles. Moments d’exception en famille, séjour intimiste en couple ou simplement amateurs d’histoire et de nature, l’ancienne terre nabatéenne ravit tous les esprits. Dans ce joyau du Moyen-Orient, il faut prendre le temps, passer en slow travel pour s’imprégner de ses merveilles naturelles et ancestrales.
Quand partir pour visiter l’oasis d’AlUla ?
D‘octobre à mai, les conditions sont optimales pour visiter AlUla. Les températures oscillent alors entre 20 et 30 degrés. À mon avis, la meilleure période s’avère être novembre. En plus d’un thermostat favorable, le festival Hegra After Dark se déroule durant trois semaines, éloge de l’art rupestre et nabatéen à travers une programmation magistrale.