La Route de la Soie : avis et récit de nos clients
Rencontre avec Nicole et Philippe, deux fidèles voyageurs Amplitudes. Après le Vanuatu, la Namibie, l’Argentine ou encore la Mongolie, le couple s’est cette fois-ci envolé pour un autre voyage emblématique : la Route de la Soie. Retour et avis sur 18 jours d’un périple rude et intense en émotions à travers les déserts et magnifiques citadelles d’Ouzbékistan et du Turkménistan.
Type de voyageurs : partent une ou deux fois par an pour de grands et lointains voyages
Signe particulier : aiment les voyages sous le signe de la découverte et des échanges avec les locaux
Voyage idéal : toujours le prochain !
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce voyage sur les mythiques routes caravanières ?
Après la découverte des belles terres argentines, nous voulions changer radicalement d’atmosphère et d’environnement or, cette partie de l’Est nous était totalement inconnue. Nous avions l’idée et l’imaginaire de la Route de la Soie pour repère, cette route millénaire avec ses étapes légendaires que sont Samarcande, Boukhara… Initialement, nous devions partir de Chine mais nous avons finalement décidé de concentrer tout l’itinéraire sur l’Ouzbékistan et le Turkménistan car nous souhaitons, plus tard, nous rendre en Chine. Enfin, avec notre conseillère, nous avons adapté le sens du circuit pour pouvoir pleinement profiter de la fête du Navro’z, laquelle a marqué les premiers jours de notre périple !
Pouvez-vous nous raconter ce fantastique périple de 18 jours ?
Samarcande a été la première étape phare du voyage. Nous y étions donc au moment de la fête de Navro’z qui marque le jour du Printemps. A cette occasion, les rues sont très animées. Nous avons notamment croisé des écoles et facultés qui avaient préparé de nombreux plats. Tous voulaient que nous passions sur leur stand ! L’ambiance était exceptionnelle ! En elle-même, la ville de Samarcande est simplement stupéfiante. On peut voir que ses monuments ont été soigneusement restaurés.
En poursuivant notre route sur Boukhara, nous avons eu l’heureuse surprise de retomber sur la fête du Navro’z qui avait dû être décalée en raison de fortes pluies. La célébration y était complétement différente de celle de Samarcande. Boukhara étant une ville fortifiée, la fête du Navro’z y prend une tournure des plus médiévales. Chevaliers et guerriers en armures ont ainsi croisés notre chemin dans les ruelles historiques de cette belle cité-musée !
Après ces deux étapes majeures en Ouzbékistan, nous avons passé la frontière pour entrer au Turkménistan. Les deux pays présentent le même type de paysages et de reliefs. Mais ce qu’ils partagent c’est aussi et surtout une lourde histoire commune forgée par le passage de Gengis Khan, Tamerlan ou encore Alexandre le Grand à qui l’on doit la reconstruction de la ville de Merv. Où que l’on aille dans ces pays, on sent la présence de ce passé. On peut d’ailleurs encore y entendre des expressions comme « lui, il a les yeux verts comme les grecs ! ».
Toutefois, l’Ouzbékistan et le Turkménistan restent deux entités différentes. Le Turkménistan est plus riche du fait de ses gisements de gaz, il a bien moins d’habitants et de points d’intérêts ; le plus célèbre étant la métropole d’Ashgabat. L’Ouzbékistan est en revanche une mine de vestiges. 60% des grands monuments à voir en Asie Centrale sont dans ce pays !
Actuellement en rénovation, l’ancienne ville turkmène de Merv est un site exceptionnel avec ses ruines de quelques 2 000 ans d’âge. Même si la météo n’était pas de la partie, nous avons pu apprécier de superbes panoramas sur ces hautes tours de guets et enceintes issues de multiples époques. On ne peut s’empêcher d’imaginer la grandeur qui a dû autrefois être celle de cette ville… C’est de l’Histoire à l’état pur !
Qui dit 18 jours en Ouzbékistan et au Turkménistan, dit évidemment aventure ! Bien que nous nous y attendions certains moments ont été plus rudes que nous ne le pensions. Le lendemain de notre découverte de Merv, nous sommes partis en 4X4 pour 10h dans le désert avec, le soir, une nuit sommaire chez l’habitant. C’est dur, vraiment, mais nous pensions alors aux merveilles qui nous attendaient au bout de ce long trajet ! À juste titre car le jour suivant a été magique ! Nous avons à nouveau traversé du désert mais contrairement à la veille les dunes étaient entrecoupées de sympathiques villages où nous avons fait plusieurs haltes avant finalement d’arriver à Darvaza. Darvaza c’est un cratère brûlant depuis presque 40 ans. On appelle ce lieu la Porte de l’Enfer. Des puits de gaz effondrés que l’Homme n’a jamais réussi à colmater sont à l’origine de cet incroyable spectacle. À la nuit tombée, l’endroit dévoile toute sa magie ! Nous dormions dans une yourte non loin afin de pouvoir aller contempler ce cratère ardent au crépuscule. Les 10h de 4X4 étaient bien loin derrière nous…
De retour en Ouzbékistan, la magnifique cité coup de cœur de Khiva nous a ouvert ses portes, ses ruelles moyenâgeuses grossièrement pavées et ses 120 sites à visiter ! A Khiva, les légendes prennent vie… Derrière un battant en bois qui ne paie pas de mine, vous trouvez de somptueuses céramiques, des cours secrètes… On ne sait jamais sur quoi on va tomber ! C’est ainsi, en visitant une maison de riches marchands, que nous avons par hasard croisé un couple de jeunes mariés.
Dernière grande étape de ce voyage sur la Route de la Soie : la mer d’Aral. Une première journée de trajet nous mena jusqu’à Noukous, une ville très moderne en comparaison du reste du pays. Là-bas, les femmes ont délaissé les tenues traditionnelles, les grands bâtiments arborent non plus un style perse mais soviétique… Pour notre part, nous retiendrons surtout son très beau musée. Nous avions hâte d’atteindre la mer d’Aral qui n’était alors plus très loin, à moins que… Nous étions à la fin de l’hiver, malheureusement le col que nous devions emprunter était encore gelé. Qu’à cela ne tienne ! Nous avons pris une autre route, plus chaotique, plus longue. Les sols étant mouvants, nous restèrent à contempler la mer qui s’étendait à 100 ou 200m de là.
La nuit, sommaire, fut elle aussi difficile. Mais les quelques regrets ressentis ne furent pas longs à se dissiper car dès le lendemain, sur le chemin du retour, nous sommes tombés sur un village de pêcheurs abandonné, planté de croix… Un moment très émouvant dans ce décor désolé où l’on peine à croire que la mer était encore présente il y a seulement une petite trentaine d’années. Même constat dans l’ancien port de Mouynak dont le cimetière de bateaux est un incontournable avec ses immenses et impressionnantes épaves. Le pays essaie de redévelopper le lieu. Ils ont fait un musée où l’on trouve des films et photos de ce qu’était autrefois la ville avant que la mer ne se retire.
Ainsi pris fin ce formidable et intense voyage où les petites galères rencontrées rendent d’autant plus chères les innombrables découvertes et surprises que nous avons vécues. L’aventure de la Route de la Soie aura tenu toutes ses promesses ! Nous n’avions plus qu’à regagner l’aéroport de Tashkent, fatigués mais heureux !
Le moment le plus fou de ce voyage ?
Le camping au bord de la mer d’Aral. Après les heures en 4X4 et avec le vent qui soufflait au dehors de la tente… Un moment marquant.
Une scène qui justement vous a marqué ?
Le match de bouzkachi pendant la fête du Navro’z. Le bouzkachi est un « sport » populaire en Asie Centrale où, dans une bagarre sans nom à coup de cravaches, des cavaliers tentent d’attraper le corps décapité d’une chèvre. C’est un événement local rare et traditionnel que nous tenions particulièrement à voir. Notre guide a d’ailleurs longtemps cherché avant de finalement trouver le lieu où se déroulait la partie. C’était très impressionnant à voir.
Ce qui vous a surpris dans ces deux pays d’Asie Centrale ?
Nous avons été stupéfaits de la gentillesse des gens, de leur accueil si bienveillant et chaleureux… Nous sentions que notre présence les réjouissait. La curiosité entre eux et nous était sincèrement partagée même si nous avions parfois des difficultés à communiquer. Ils voulaient toujours nous inviter à prendre le thé ou le café, ça faisait chaud au cœur. Nous nous attendions à la beauté des paysages mais pas à tel accueil. Agréable détail qui nous a également surpris c’est la très bonne propreté des lieux, on ressent bien l’empreinte soviétique sur ce point !
Quels ont été vos différents hébergements ?
Dans tous nos voyages, nous recherchons toujours des hébergements simples, proches de la population mais aussi idéalement situés. A Boukhara par exemple, nous avons dormi directement dans l’enceinte de la Vieille Ville au sein d’une maison de maître. Pareillement à Khiva où nous étions également dans la Vieille Ville mais cette fois en pension de famille. C’était parfait pour visiter les villes à pied.
Le plus beau paysage de ce voyage ?
La célèbre place du Registan à Samarcande, de nuit. L’éclairage mis en place met remarquablement en valeur ses trois médersas. Le lieu est gigantesque et il y a alors très peu de monde. Mais nous retiendrons aussi le désert et ses villages dans les dunes, le harem de Khiva… L’architecture d’Asie Centrale est très fine. C’est un style un peu perse, iranien avec des décorations en céramique…
À qui conseillerez-vous ce voyage ?
Tout le monde en supprimant peut-être la mer d’Aral pour que ce soit moins rude.
Quel sera votre prochain périple ?
Soit nous irons voir les minorités chinoises soit nous retournerons au Vanuatu voir les îles Banks ainsi que l’île de la Pentecôte où nous voulons nous rendre au moment de la fête éponyme.
Envie de partir en voyage sur la Route de la Soie ?
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