DOSSIER DU MOIS #Décembre 2023 : Green & slow, voyager toujours mieux. Les « zones bleues », éparpillées aux quatre coins du globe, abritent les populations à la plus grande longévité de la planète. On les retrouve de la péninsule italienne de la Sardaigne en passant par l’île grecque d’Icarie jusqu’à celle d’Okinawa au Japon. C’est sur cette dernière que s’est rendue Bénédicte, l’une de nos Travel Planners Asie. Elle est partie dénicher non seulement les secrets de ces bienheureux centenaires mais les adresses les plus accueillantes et les activités incontournables de votre prochain circuit au Japon ! Elle nous raconte aujourd’hui son voyage, les paysages qu’elle a traversés, les rencontres qui l’ont marqué et bien plus encore.
Les « zones bleues » en quelques mots
Qu’est-ce que les « zones bleues » ?
Le concept de « zones bleues » a été théorisé par les professeurs Gianni Pes, un universitaire Italien, et Michel Poulain, un démographe Belge. Ce sont de véritables écosystèmes à part, où la longévité des habitants bat tous les records. Sur la base de leurs études sur les habitants de la Sardaigne, l’explorateur et auteur Dan Buettner a pavé le chemin des avides de mieux vivre. Il a ainsi cartographié les régions similaires à travers le monde. Il a également observé les modes de vies de ces communautés où l’espérance de vie est telle que l’on se dit encore jeune à 80 ans. Une série documentaire et son ouvrage 100 ans de plénitude : les secrets des zones bleues nous en offrent les trois principes fondamentaux.
Quels sont les secrets des habitants des « zones bleues » ?
Le premier secret de cette bonne santé est bien sûr une alimentation saine, basée sur des ingrédients riches en nutriments mais pauvres en calories. Riz, huile d’olive et poisson gras composent la majeure partie des habitudes de ces régions du monde. À ce régime alimentaire précis, aux aliments d’origine végétale et dont les graisses saturées sont absentes, le deuxième pilier de la vie dans les « zones bleues » vient ajouter l’activité physique.
Dans ces cultures, la vie quotidienne est source de mouvement, maintenant le corps, même des plus âgés, dans une souplesse et une mobilité exceptionnelle. Les paysages escarpés d’Okinawa offrent chaque jour des promenades ambitieuses pour les cardios débutants. Et la simple absence de chaise vous amène à faire quelques squats au fil de la journée !
Le dernier point commun des « Blue zones » est la place centrale de l’humain. Dans ces communautés, toutes les générations cohabitent. La sagesse de l’expérience est célébrée ! Toute la population participe à la vie du village. Et par-delà ces filets sociaux soigneusement tissés et entretenus, ce sont également les liens familiaux qui offrent cette exceptionnelle longévité des habitants.
Vous avez maintenant toutes les clefs pour suivre Bénédicte dans son voyage à Okinawa ! En route !
« Zones bleues » : le récit de voyage de Bénédicte à Okinawa
Partie pour un voyage d’étude entre Taïwan et Okinawa, Bénédicte, notre pétillante experte Asie, est aujourd’hui de retour et nous partage ses aventures. Au cœur d’une « zone bleue », elle nous raconte ce qu’elle a perçu et aimé de cet art de vivre si loin de nos normes européennes.
Peux-tu brièvement nous raconter ton périple jour par jour ?
Jour 1 | Arrivée à Okinawa
Après une première étape à Taïwan, nous avons atterri à l’aéroport de Naha où nous avons rencontré nos accompagnateurs et notre traducteur pour ce séjour. Puis, nous avons filé en mini-bus pour le nord de l’île où nous attendaient nos hôtes dans le Parc national de Yanbaru. Ce sont 17 300 hectares abritant 1 250 espèces endémiques, végétales comme animales. Un vrai joyau tropical méconnu du Japon ! Un délicieux dîner barbecue nous a été servi dans une maison d’hôtes traditionnelle du village d’Ogimi. C’est là que se trouve la célèbre stèle disant « À 80 ans, tu es un gamin. À 90, si la faucheuse se présente, dis-lui « Passe ton chemin et reviens quand j’aurai 100 ans » !». Nous avons pu goûter de premières spécialités d’Okinawa et assister à une représentation folklorique surprise le soir. Un petit hôtel résidentiel nous a accueilli pour la nuit.
Jour 2 | Premier pas dans la « Blue Zone » d’Okinawa
Au programme du jour, atelier de cuisine pour le petit-déjeuner ! Nous sommes ensuite partis pour une virée en bateau traditionnel sabani – une pirogue à voile – et une visite à pied du village avec un atelier de tissage de kimonos bashofu, un artisanat unique préservé par les habitants d’Ogimi. Nous avons ensuite continué notre chemin vers la petite île de Kouri avec une inspection en cours de route des superbes cabanes suspendues du Treeful Treehouse. Un bel exemple de ce à quoi peut ressembler le luxe responsable à la japonaise ! Nous avons passé la nuit sur Kouri Island dans un bel hôtel moderne offrant une jolie vue sur la colline et la baie éponyme. C’est là que j’ai par ailleurs mangé le meilleur petit-déjeuner du séjour !
Jour 3 | Passé historique et présent attentif
Le lendemain matin, nous avons fait une promenade instructive dans la forêt des ruines du château de Nakijin, une forteresse du 15ème siècle classée à l’Unesco. Ce fut une belle façon d’appréhender une partie de la flore endémique de l’île. Nous avons ensuite fait la visite guidée du château en japonais avec l’aide de notre interprète (un indispensable pour apprécier ce passé historique !). Après un copieux déjeuner très varié dans un restaurant spécialiste des fruits de mer, nous avons participé à un atelier convivial de teinture indigo en anglais l’après-midi. Nous avons ensuite profité d’un temps libre à notre nouvel hôtel situé au centre de l’île. Nous avons pu explorer les plages environnantes puis dîner de spécialités dans un petit bistrot traditionnel d’Okinawa.
Jour 4 | Au cœur de l’alimentation saine des « zones bleues«
Nous avons poursuivi le lendemain avec un tour au « Uru Marché ». Il s’agit d’un marché de produits frais où nous avons sélectionné les aliments nécessaires à notre cours de cuisine sur le thème de la longévité en compagnie de notre cheffe nutritionniste Yuki. Elle nous a fait découvrir toutes les vertus des ingrédients endémiques de l’île. Son porc, son tofu ou encore les algues « asa » aussi surnommées « caviar d’Okinawa ». De retour sur Naha en fin de journée, nous nous sommes promenés librement dans la grande rue commerciale avant notre nuit dans le centre-ville.
Jour 5 | Bouger en « zone bleue », la longévité par l’exercice
Pour notre avant-dernière journée à Okinawa, nous avons fait une excursion snorkeling regroupée sur les îles Kerama, (6h) avec 3 arrêts plongée. Il s’agit d’un petit archipel de la mer de Chine orientale, d’une quinzaine d’îles dont seulement 5 sont habitées. S’en sont suivis une inspection et un dîner gastronomique dans un très bel hôtel surplombant l’océan Pacifique. L’environnement insulaire est l’un des aspects qui fait d’Okinawa une « zone bleue ». Son climat est doux, son environnement préservé, c’est apaisant.
Jour 6 | Au revoir Okinawa
Dernière matinée libre à Okinawa où nous avons visité de façon autonome le château de Shuri à Naha. Après avoir parcouru ce château médiéval du 14ème siècle, nous avons rejoint notre hôtel pour notre transfert privé à l’aéroport de Naha et notre vol départ pour la France avec escale et city tour nocturne de New-Taipei.
Certains hébergements testés à Okinawa t’ont-ils particulièrement séduit ?
J’ai particulièrement aimé le confort et la tranquillité du Away Okinawa Kouri Island Resort. Il jouit d’une très belle vue sur la mer et le pont Kouri ! Les chambres très spacieuses offrent à la fois intimité et détente dans une décoration simple et raffinée.
Un aspect culturel qui t’a marqué ?
Il était très intéressant de découvrir l’artisanat local d’Okinawa, sous toutes ses formes, et les efforts déployés par les habitants pour le préserver et le mettre en avant.
Okinawa est connue pour être une « zone bleue », quelles expériences t’ont tout particulièrement plongé dans cet aspect de l’île ?
La cuisine ryukyu, définitivement. Les recettes sont élaborées en fonction des vertus de leurs différents ingrédients. Pour donner quelques exemples, la cheffe Yuki nous a appris durant notre atelier que la patate douce violette « beni imo » est très nutritive et antioxydante. Les feuilles de mûrier vert apaisent les inflammations de la gorge et régulent la glycémie et le cholestérol. Les algues asa maintiennent nos cellules en bonne santé et sont idéales pour se rafraîchir lors des journées chaudes. Le goya, une courge très amère, est ajouté aux plats sautés et aide à réduire la glycémie. Cette gastronomie inclut également le respect du sentiment de satiété, le « hara hachi bu ». Cela permet à la fois de contrôler son poids et de rallonger son espérance de vie !
Une spécialité gastronomique à recommander ?
Le fameux « Goya champuru », plat emblématique d’Okinawa qui regroupe toutes les vertus magiques des meilleurs aliments de l’île. Nous avons assisté à sa préparation pour notre premier petit-déjeuner ! Dans un grand wok sont mélangés un goya, du tofu ferme typique d’Okinawa, du porc. Ils sont cuits dans de l’huile de sésame et de la sauce soja, un régal !
Le plus beau paysage de ce voyage ?
La vue panoramique depuis les ruines du château de Nakijin !
Ton conseil pour rencontrer les locaux ?
Les habitants d’Okinawa sont très accueillants, mais peuvent paraître timides et réservés au premier abord. Il est préférable d’être accompagné d’un guide interprète pour se familiariser avec les coutumes et traditions locales afin de vivre la meilleure immersion possible. Notre conciergerie peut, en outre, indiquer à votre guide vos centres d’intérêts pour vous emmener vers les rencontres les plus authentiques. Je recommande également de privilégier un séjour en hiver, moment où les chaleurs sont moins fortes qu’en été.
Le fait de traverser une « zone bleue » t’a-t-il appris quelque chose en particulier ?
Repenser notre alimentation et nos modes de vie de façon générale. Okinawa, et le Japon dans son ensemble, cultive le respect des personnes âgées. La place des « anciens » est très importante et valorisée. Je pense que ces valeurs sont précieuses. Il ne faut pas les perdre de vue en encourageant davantage le partage et les échanges entre générations. Enfin, Okinawa se prête bien au « slow travel ». Ici, on prend le temps de vivre dans un monde où tout va plus vite.
À qui conseillerais-tu ce voyage ?
Aux amoureux de nature, de gastronomie, de culture et de calme. Mais aussi ceux qui cherchent à voir un visage différent du Japon, plus tropical !