Maureen, spécialiste Amérique Nord et Centrale chez Amplitudes, nous raconte son voyage au Pérou marqué par deux grands temps forts : la découverte du Machu Picchu et une immersion au cœur de l’Amazonie péruvienne. Une aventure riche en émotions !
Peux-tu nous raconter ton périple jour par jour ?
Je suis partie 13 jours au Pérou à l’occasion d’un salon du tourisme qui avait lieu à Lima au cours des derniers jours de mon voyage. Pour cette première découverte du Pérou, j’ai fait le choix de voir Cuzco et la Vallée Sacrée, le Machu Picchu ainsi que l’Amazonie. Le Pérou possède une telle richesse culturelle que les voyageurs font souvent l’impasse sur l’Amazonie, par manque de temps. C’est bien dommage car cet écosystème particulièrement vierge couvre 60% du territoire péruvien.
Jour 1 | Lima
Juste le temps de m’installer dans le quartier de Miraflores, que déjà mon guide et la ville m’attendaient. Lima, me voilà ! Après un passage sur l’historique Plaza da Armas, nous sommes allés découvrir le quartier de Barranco, mon coup de cœur sur Lima ! Les artistes se sont réappropriés ce secteur aujourd’hui très à la mode avec ses fresques street-art, ses ateliers de sculpteurs, ses petites adresses hôtelières… Une jolie parenthèse bohème.
La balade a continué sur le Malecón, la promenade en bord de mer, avant la visite du Musée Larco, dédié aux anciennes civilisations. Comme un premier contact avec les incas, ce peuple emblématique qui allait m’accompagner dans la suite de mon périple… Un pisco, l’incontournable boisson locale, et un spectacle son et lumière sont venus clôturer cette journée.
Jour 2 | Vol Lima / Cuzco
Habituellement, les voyageurs prennent un vol pour Arequipa afin de s’habituer à l’altitude. Pour ma part, je suis passée sans transition à Cuzco qui se situe à 3 500 m d’altitude. Après quelques heures de repos nécessaires pour laisser le corps commencer à s’acclimater, je suis partie pour les ruines incas de Sacsayhuaman, Qenqo, Tambomachay et Puca Pucara. Ces sites sont bien restaurés et possèdent également une partie laissée dans l’état de la découverte. La présence d’un guide est alors essentielle pour faire revivre les légendes de ces vieilles pierres.
Sur Cuzco, je vous conseille une balade dans le quartier San Blas, assurément le plus pittoresque de la ville avec ses petites bâtisses blanches et ses ruelles escarpées où des notes de musique résonnent en permanence !
Jour 3 | Vallée Sacrée
En ce troisième jour de voyage, le Pérou comme la météo semblaient vouloir me montrer toute la variété de leurs palettes respectives. C’est donc sous un ciel des plus changeants que mon chauffeur s’est engagé vers les paysages grandioses de la Vallée Sacrée : les terrasses en amphithéâtre de Moray, les salinas de maras, la forteresse d’Ollantaytambo ou encore le marché de Pisac…
Ce marché fut le premier arrêt de la journée. Il s’agit du principal de la région, un véritable dédale de couleurs et d’échoppes ! J’ai pu y faire quelques emplettes, y rencontrer un homme travaillant l’argent… L’échange est facile, les commerçants ayant plaisir à discuter surtout si les visiteurs possèdent quelques rudiments d’espagnol.
Jour 4 | Machu Picchu
Le grand jour, réveil à 5h et départ à 6h, le Machu Picchu se mérite ! 1h30 de train m’attendaient pour rejoindre Aguas Calientes où un bus assure la montée finale vers le Machu Picchu, situé à 2 400 m d’altitude. Au fil du trajet, les paysages montagneux laissent place à une forêt tropicale, dense et brumeuse. Les virages sont en épingle et la route à flanc de roche. J’étais assise à côté du chauffeur, c’était impressionnant ! Malheureusement, l’arrivée sur le site s’est faite sous un crachin persistant et d’épais nuages. Pas la moindre visibilité mais mon guide m’a rassuré, la météo change vite au Machu Picchu.
Nous sommes partis explorer les lieux, faire un bout du Camino del inca (le chemin de l’inca). Ce chemin permet de rallier le sommet du Machu Picchu. Au départ d’Ollantaytambo, cette randonnée dure 4 jours. J’ai suivi mon guide jusqu’à la Porte du Soleil, à 2 700 m d’altitude. En regagnant l’entrée du site, trois heures plus tard, le soleil s’était quelque peu levé, offrant finalement une vision panoramique sur les paysages vertigineux et la route en contrebas… J’ai adoré ! C’était une très belle journée, physique (20-25 km de marche) mais accessible à tous. Sur le trajet me ramenant à Cuzco, je ressentais une bonne fatigue, j’avais le sentiment d’être rassasiée… J’étais fin prête à entamer la seconde moitié de mon voyage : l’Amazonie !
Jour 5 à 9 | Vol Cuzco / Puerto Maldonado (Amazonie)
Plusieurs croisières sont organisées dans le Nord de l’Amazonie péruvienne, dans la région de Loreto. Mais, c’est vers le Sud que je me dirigeais, Puerto Maldonado précisément, afin de rejoindre la réserve de Tambopata. Je logeais dans l’un des plus vieux lodges du parc, à plus d’une heure de bateau de l’aéroport. Tandis que l’embarcation s’enfonçait au cœur de la jungle, je rencontrais déjà mes premières tortues d’Amazonie et quelques singes acrobates. Un bel accueil ! Chaque instant de ce séjour en Amazonie fut véritablement grandiose, une suite ininterrompue de randonnées diurnes et nocturnes, de rencontres animalières et de partage avec le personnel du lodge… Les guides étaient très compétents, capables de distinguer l’origine et la nature du moindre son ou de la moindre empreinte. Nous en avons ainsi repéré une toute fraîche d’un jaguar, le jour même de mon arrivée !
Il y a eu de beaux moments comme cette après-midi à la ferme du lodge. J’étais partie avec les cuisinières couper des régimes de bananes. Nous avons échangés avec le personnel des lieux, les gars grimpaient aux arbres pour me faire goûter à des fruits, des fèves de cacao… C’était une chouette parenthèse ! Je repense aussi à cette matinée d’observation des perroquets aras qui viennent manger dans les falaises d’argile, le long de la rivière. Nous étions en planque pour 4h. À l’issue de la première heure et demi, aucun oiseau n’avait encore pointé le bout de son bec. L’Amazonie est sauvage, libre, il faut prendre les choses comme elles viennent. Cela renforce la valeur de chaque découverte y compris l’arrivée finale de ces fameux perroquets aras.
Je dois dire que j’ai eu énormément de chance car j’ai également croisé des caïmans et… un jaguar ! C’était au cours d’une sortie nocturne sur la rivière. Nous avions vu plusieurs petits caïmans (1m50) et un de 3m. Et, c’est là que nous avons aperçu un jaguar en train de s’abreuver ! Une confrontation furtive car la lumière de la lampe l’a rapidement fait fuir mais le seul fait d’entrevoir cette ombre, ce pelage, c’était très excitant.
Parmi mes autres rencontres animalières, il y a eu une sympathique famille de capibaras, des piranhas mais aussi des loutres. La réserve de Tambopata abrite de nombreux lacs à sillonner à bord de grands bateaux à fond plat. On peut y voir des loutres très joueuses et y pêcher des piranhas qui sont ensuite relâchés, les eaux du site étant protégées. Je me suis d’ailleurs essayée à l’exercice et, après quelques tentatives infructueuses, un piranha a fini par mordre à l’hameçon. Petit poisson mais quelle dentition !
Jours 10 à 12 | Lima, salon du tourisme
Quitter l’Amazonie où je me suis tant plu pour regagner la tentaculaire mégalopole de Lima fut quelque peu difficile mais l’heure était venue de troquer ma tenue d’aventurière pour les escarpins de représentante d’Amplitudes sur l’un des plus gros salons d’Amérique Latine. J’ai pu échanger avec nos réceptifs et rencontrer d’autres prestataires. J’ai notamment retrouvé Carlo, le gérant du lodge en Amazonie ! Ce salon m’a permis de découvrir plein de jolis hôtels-boutiques ainsi que le Nord-Pérou, une région méconnue et très axée sur l’aventure.
À qui conseillerais-tu ce voyage ?
Ce voyage peut plaire autant aux couples qu’aux familles avec des enfants de 7-8 ans minimum.
Quels hébergements as-tu testé ?
J’ai testé toutes les gammes, d’un 3* idéalement situé sur Cuzco à un 5* dans la Vallée Sacrée avec une hôtellerie d’exception, respectueuse de l’environnement. En Amazonie, je me suis tournée vers un éco-lodge confortable mais simple, en accord avec la nature et l’expérience que je souhaitais vivre. Les cabanes étaient faites d’un plancher surélevé, de deux murs en durs et le reste en moustiquaire. En Amazonie, il existe également des lodges luxueux, et, dans les villes péruviennes, des adresses avec beaucoup de cachet. Tout dépend vraiment des budgets et des attentes de chacun.
Comment as-tu vécu cette immersion en Amazonie ?
L’Amazonie est un monde à part. On y entend les animaux vivre, les insectes, les oiseaux… Pour certains ces bruits peuvent être angoissant mais pour moi c’était très apaisant ! L’Amazonie est l’un des rares endroits où je suis parvenue à me vider la tête, à lâcher prise… Sur les berges du fleuve, il y avait de petites cabanes haut perchées. C’était mon doux rendez-vous du soir avec un bon bouquin ou simplement pour se détendre dans le hamac et observer les étoiles.
Le moment le plus fou de ce voyage ?
Je dirais justement les sorties de nuit en Amazonie, pour l’ambiance ! La nuit tout change, ce ne sont pas les mêmes bruits puisque la faune diurne cède la place aux araignées, aux cigales… Une feuille qui tombe s’entend comme la chute d’un objet lourd. C’est excitant ! Au cours de l’une de ces balades, le guide m’a fait stopper au milieu de la forêt. Il m’a dit d’attendre et d’éteindre ma lampe frontale pour m’imprégner des lieux. Par instants, il m’indiquait que ce son provenait de tel ou tel animal… J’étais dans mon élément, à l’affût.
Une scène marquante ?
La découverte du Machu Picchu, en redescendant de la Porte du Soleil, tandis que les nuages s’étaient partiellement levés. Il y avait évidemment un peu de déception de ne pas avoir de vue dégagée en arrivant, mais ce sentiment s’était rapidement estompé par le simple fait de marcher sur ce site. Contempler la célèbre vue qui figure sur toutes les brochures, c’est évidemment formidable mais, au-delà, il y a l’expérience réelle : les détails des pierres, des cadrans solaires, des terrasses et les explications du guide sur la vie de l’époque…
Ce qui t’a surpris au Pérou ?
La diversité des paysages m’a profondément marquée. Le Pérou a une partie Costa, une partie Sierra et une partie Selva. En fonction de l’altitude, le paysage se transforme.
Le plus beau paysage de ce voyage ?
En montant vers le site inca de Sacsayhuaman, il y a un belvédère avec une vue époustouflante sur les montagnes environnantes et la ville enclavée de Cuzco. Mais j’aurais pu aussi choisir la vue sur la canopée depuis une tour d’observation, haute de 42 m, en Amazonie.
Ce qui va te manquer maintenant que tu es de retour ?
Le partage avec les gens, le rythme de vie de la culture latine et cette Nature avec un grand N !