DOSSIER DU MOIS #Décembre 2022 : Tokyo, valse frénétique à quatre temps. Au panthéon des villes-monde, Tokyo trône majestueusement. Car sa Majesté des villes est une capitale tentaculaire où modernité débordante et spiritualité suprême se télescopent. Si bouddhisme et shintoïsme sont intimement liés, les lieux de culte, eux, sont clairement différenciés. Pour le bouddhisme, on parle de temple. Pour le shintoïsme, de sanctuaire. Dans cette forêt de béton et d’acier, nous avons déniché les plus beaux sanctuaires et temples de Tokyo.
Sommaire
Senso-Ji, l’un des plus vieux temples de Tokyo
Ce sont les deux gardiens, Fujin le dieu du vent et Raijin le dieu du tonnerre, qui vous accueillent dans ce temple bouddhiste datant de l’an 628, au cœur du quartier d’Asakusa. On passe l’imposante porte principale, Kaminari-mon, en admirant la gigantesque lanterne de papier rouge recouverte de kanjis. Puis, on remonte la ruelle Nakamise et ses échoppes, entièrement dédiées à la vente de souvenirs et de petites douceurs typiquement japonaises. Sur votre gauche, ne manquez pas de passer à la pagode à 5 étages, Gojunoto. Atteignant presque les 54 m, c’est la deuxième plus haute du pays.
Conseil d’expert : Avant de partir, rejoignez l’Office de tourisme et son rooftop pour une superbe vue sur le temple.
L’éternel sanctuaire Asakusa-jinja
Ce sanctuaire shinto, édifié en 1649, est dédié aux trois hommes qui fondèrent le temple Senso-ji, tout près de là. Reconnaissable à son torii, portail traditionnel japonais, de pierre, il résista aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Bien moins grand que le temple adjacent, il n’en reste pas moins important sur le plan spirituel puisqu’il est le point de départ du festival Sanja qui se déroule chaque année en Mai.
Conseil d’expert : Avant de poursuivre votre exploration du quartier d’Asakusa, filez au Daikokuya Tempura (à seulement 350 m du sanctuaire). Assis sur des tatamis, vous dégusterez des tempuras parmi les meilleurs de la ville. Parole de tokyoïte !
L’emblématique sanctuaire Toshogu
Ce sanctuaire shinto, construit en 1627, fut édifié en l’honneur du shogun Tokugawa Ieyasu, unificateur du Japon de l’époque Sengoku. Avant d’atteindre le pavillon central, on arpente une allée bordée de splendides lanternes de cuivre et de pierre, dons de seigneurs féodaux. Plus loin, son portail, le Karamon ouvre enfin sur la façade dorée de ce superbe édifice. Pas étonnant qu’il soit classé Trésor National… Peut-être le plus beau sanctuaire de Tokyo.
Note d’expert : Popularisé par le magnifique film Les Délices de Tokyo, les dorayakis sont au panthéon des friandises japonaises. Deux pancakes enveloppent une pâte de haricots rouge (anko) sucrée. La boutique Usagiya, dans ce quartier d’Ueno, est une référence en la matière.
Tennoji, halte intime parmi les temples de Tokyo
Ce site bouddhiste de l’époque Edo est sans conteste l’un des plus anciens temples de Tokyo. Mais aussi l’un des plus paisibles. Il n’est pas impressionnant certes mais dans une ville où tout semble démesuré, la sobriété des lieux offre un véritable répit. La balade dans ses jardins japonais est des plus agréables. On admirera également la superbe statue de Bouddha en bronze.
Conseil d’expert : Profitez d’être dans le quartier Yanaka pour vous balader sur la rue Yanaka Ginza. Sur 150 m, vous découvrirez une cinquantaine d’échoppes anciennes et de caractère. On y trouve des confiseries japonaises, des boutiques de thé ou de kimonos, des vendeurs de tofu et de l’artisanat de qualité à des prix abordables. Un énorme coup de cœur Amplitudes ! Retrouvez quelques autres de nos rues préférées dans cette balade artistique à Tokyo.
Le sanctuaire Meiji-Jingu, le plus grand de la ville
Construit en 1926 dans le quartier d’Harajuku, le sanctuaire Meiji-Jingu est dédié aux esprits divins de l’empereur Meiji, premier empereur de l’ère moderne du Japon, et de son épouse Shoken. Près de 100 000 arbres venant de tout le pays y honorent leur mémoire. Bien que fréquenté, il se dégage de ce lieu de culte un calme et une sérénité sans pareille. On aime beaucoup le petit musée consacré à l’histoire Meiji.
Conseil de l’expert : Au cœur de ce lieu très sacré, vous assisterez peut-être à un mariage ou à une cérémonie religieuse. Il est important de respecter quelques règles de bienséance telle que la purification du corps avec l’eau de la fontaine ou encore la salutation au torii. Les locaux ne manqueront pas de vous indiquer gentiment la marche à suivre. Une expérience unique !
Envie d’en savoir plus sur les us et coutumes nippones ? Retrouvez notre article au sujet des bons usages à maîtriser pour un prochain voyage au Japon.
Le chanceux sanctuaire Kanda Myojin
Ce petit havre de paix shinto dégage une atmosphère sereine dans le quartier d’Akihabara qui ne l’est pas du tout ! Initialement fondé en 730, déplacé ici en 1616 et reconstruit après le séisme de 1923, ce sanctuaire a résisté, depuis, à la Seconde Guerre mondiale, au temps et aux tremblements de terre. Particulièrement apprécié des tokyoïtes, il est consacré à 3 des 7 dieux de la fortune. Il n’est pas rare d’y croiser des salary men en quête de chance dans les affaires. Une pause spirituelle appréciable.
Note d’expert : Akihabara est le quartier Otaku (fanatique de l’univers des mangas, des animés et des jeux vidéo) par excellence. Ne manquez pas la boutique Super Potato, magasin de référence du rétro-gaming. Vous pénétrez dans un monde de pixels, de vieilles consoles et de goodies en tout genre. Un trésor pour les passionnés de la première heure.
L’émouvant temple Zozo-ji
Presque aux pieds de la Tokyo Tower, ce temple bouddhiste de l’école Jodo prend place au cœur du parc Shiba. Des constructions initiales ne reste que la porte Sangedatsu-mon, datant de 1622. C’est d’ailleurs le plus vieil édifice en bois encore debout de Tokyo. Le reste fut détruit (incendies, séismes, bombardements) avant d’être reconstruit en 1974. Vous ne pourrez passer à côté des centaines de statuettes Jizo, en pierre, représentants des enfants et support de prières et de recueillement aux parents en deuil.
Avis d’expert : En couple ou en famille, prenez de la hauteur et grimpez à l’un des deux observatoires de la Tokyo Tower. Le premier, le Main Deck, culmine à 145 m et accueille le sanctuaire shinto le plus élevé de la préfecture de Tokyo. Le deuxième, le Top Deck, se loge au-dessus de l’antenne, à près de 250 m de haut. Par temps clair, le Mont Fuji s’offre au regard.