Quel voyage d’exception que celui du Transsibérien-Transmongolien ! De Moscou à Pékin en passant par les steppes de Mongolie, le train sillonne toute la diversité des paysages naturels, s’arrêtant sur les quais de villes méconnues de Sibérie et d’ailleurs, lesquelles abritent un inestimable patrimoine. Mais le Transsibérien est aussi une aventure humaine avec vos compagnons de bord et ces familles vous ouvrant, pour une nuit, les portes de leur gîte et de leur yourte. Découvrez notre guide et nos conseils pour ce voyage mythique !
Sommaire
Les lignes du Transsibérien et du Transmongolien
En cent ans, la ligne ferroviaire du Transsibérien a vu se croiser bien des voyageurs aux destins aussi épars que les vastes étendues de Taïga traversées. Source d’inspiration alimentée par les eaux du lac Baïkal et les neiges de Sibérie, le Transsibérien déboussole à plus d’un titre, changeant incessamment de fuseaux horaires au rythme lancinant de 60 km/h. Un apprentissage du temps…
Souvent, à tort, associée à l’image d’un train unique semblable à l’Orient-Express, l’appellation de « Transsibérien » désigne en vérité la ligne de chemin de fer reliant Moscou à Vladivostok ; 9 289 km de rails posés pour convoyer des marchandises entre l’Ouest et l’Est de l’impériale Russie.
Les habitants se sont peu à peu appropriés cette voie pour voyager, à moindre frais, des campagnes oubliées aux grandes villes industrialisées et vice-versa. Si un ou deux trains de luxe circulent aujourd’hui sur cette liaison, les trains du peuple restent majoritaires et continuent de faire perdurer l’imaginaire du Transsibérien : un périple, fort en émotions et en paysages, placé sous le signe des rencontres.
Rares sont les voyageurs à emprunter intégralement la ligne du Transsibérien car, à hauteur d’Irkoutsk, une bifurcation est devenue légende. Là, le Transsibérien devient Transmongolien, quittant les pins de l’Extrême-Russie pour les steppes de Mongolie puis, plus loin, Pékin et les cités chinoises égarées en un espace-temps indéchiffrable. De Moscou à Pékin, du Transsibérien au Transmongolien, trois pays pour 23 jours chrono et une parenthèse de vie mythique !
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La vie à bord, le mythe du voyage en train
Perdu dans la contemplation des plaines boisées et des massifs dénudés, l’esprit s’interroge, trouvant des réponses dans des romans écrits sur ces mêmes rails ou dans les yeux de compagnons de fortune. Ces derniers viennent de Moscou, des hameaux de Sibérie ou de Mongolie, de France ou d’ailleurs. Ils sont étudiants, globe-trotteurs ou encore religieux. Ils sourient, parfois las d’une longue errance et parfois de ce franc sourire que l’on vient chercher au bout du monde.
Sur la ligne du Transsibérien, vous ne resterez pas longtemps des inconnus. La promiscuité favorise des échanges où se glissent souvent bien peu de mots mais force de gestes. Le samovar, point d’eau chaude du wagon, est, à toute heure du jour et de la nuit, le principal lieu de rencontre. Les voyageurs viennent y préparer leur soupe ou leur thé, enjambant au passage les câbles de rechargement des téléphones et se coulant entre des groupes entonnant des chants locaux…
D’une efficacité redoutable, les provodnitsa, hôtesses de bord et anges gardiens de votre traversée, vérifient les tickets, fournissent le linge de lit, assurent la propreté des wagons, veillent au grain à la bonne tenue et à la (relative) sobriété des passagers mais n’hésitent pas, aussi, à échanger autour d’une tasse de thé, elles qui connaissent les petits secrets de cette ligne de vie.
Les conditions de voyage
Trois classes sont généralement proposées à bord des trains du Transsibérien :
- La première correspond à une cabine privée, deux couchettes. Confort et intimité sont bien préservés. Ce mode de voyage limite les interactions.
- La seconde s’apparente à un compartiment, quatre couchettes en lits superposés. Il s’agit du meilleur compromis en termes de prix, d’agrément et d’échange.
- La troisième est assez sommaire puisqu’il s’agit d’un dortoir ouvert d’une cinquantaine de lits. La typicité du voyage et des rencontres avec les locaux prime alors sur le confort.
Vous trouverez des sanitaires (fermés avant les arrivées en gare) de part en part des wagons ainsi qu’une voiture-restaurant servant déjeuners et dîners. Écrite en russe, la carte propose des repas classiques, plutôt onéreux. De fait, nombre de passagers se procurent eau, biscuits et quelques vivres de voyage avant l’embarquement. Sur le quai de chaque gare, des vendeurs commercialisent pains, pâtes, charcuterie…
Les étapes de l’itinéraire Transsibérien-Transmongolien
Moscou. La capitale russe fait l’étalage de toute sa richesse historique entre son Kremlin, sa Cathédrale Basile le Bienheureux…
Kazan. Située sur les rives de la Volga, cette ville majeure de la région du Tatarstan affiche une profonde mixité culturelle et religieuse.
Ekaterinbourg. Bien plus qu’une simple ville-frontière entre l’Europe et l’Asie, cette immense cité fut marquée par l’histoire des Romanov.
Novossibirsk. Dans une Sibérie dépeuplée, la moderne Novossibirsk tranche avec la beauté vierge des étendues sauvages.
Irkoutsk. Datant du XIXème siècle, son patrimoine architectural fait d’édifices colorés et maisons de bois lui vaut le surnom de « Paris de la Sibérie ».
Le Lac Baïkal. Inscrit à l’Unesco, cette incroyable mer d’eau douce est une splendeur de la nature d’un bleu cristallin.
La Baie de Krestovaya. Sur les bords du Lac Baïkal, dans des forêts boisées de pins et mélèzes, un lointain gîte vous accueille pour quelques nuits chez l’habitant.
Oulan-Bator. La capitale de la Mongolie marque le passage en un nouveau pays, royaume des steppes infinies ponctuellement peuplées de nomades.
Les steppes mongoles. Yaks, nuit en yourte, équitation… Cette étape dans l’immensité est une immersion dans les traditions séculaires de Mongolie.
Pékin. Ultime escale du Transsibérien-Transmongolien, la capitale chinoise se révèle par-delà la belle campagne. Cité Interdite et Grande Muraille au programme.
Visas, billets …
Nos conseillers vous accompagnent pour toutes les formalités.
À glisser dans la valise
Dans le train, la température avoisine les 23°C. Prévoyez quelques vêtements confortables pour les longues journées à bord. Munissez-vous aussi d’une multiprise ainsi que d’une rallonge car les rares prises de courant sont généralement situées dans les couloirs.
Comme nous vous en faisions part un peu plus haut, il est judicieux de transporter une petite quantité de nourriture, eau, thé ou café soluble. N’oubliez pas d’emporter lingettes nettoyantes, papier toilette ainsi que des bouchons d’oreilles pour atténuer les bruits du train et des autres passagers.
Pour occuper votre temps à bord, voici une courte et inspirante sélection d’ouvrages à ajouter au traditionnel manuel de conversation :
- Les poèmes de Blaise Cendrars dans La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France
- Le Canapé Rouge de Michèle Lesbre
- Seule sur le Transsibérien : mille et une vies de Moscou à Vladivostok par Géraldine Dunbar
Quand partir pour un voyage Transsibérien-Transmongolien ?
Traversant la Sibérie, l’un des lieux les plus froids au monde (entre -10°C et -30°C en hiver avec des pics à -50°C), la ligne du Transsibérien-Transmongolien est à éviter durant les derniers mois de l’année. La meilleure période s’étire de la mi-juin à la fin août. Les températures se font plus clémentes, atteignant une vingtaine de degrés qui permettent d’apprécier la beauté des villes visitées et des panoramas naturels sillonnés. Certaines nuits peuvent être fraîches.